Résumé
Chaque bitcoin est composé de 100 000 000 satoshis (sats). Le protocole Ordinals permet à chaque satoshi d’être identifié et de faire l’objet d’une transaction avec des données supplémentaires jointes (par le biais d’un processus connu sous le nom d’inscription).
Les Ordinals ont créé un autre cas d’utilisation pour le Bitcoin, au-delà du simple transfert de valeur, en faisant des NFT Bitcoin une réalité.
Introduction
Jusqu’à récemment, les NFT ont été principalement émis et utilisés sur des blockchains comme Ethereum, Solana et BNB Smart Chain. Toutefois, l’équipe à l’origine d’Ordinals estime que les tokens non fongibles ont également leur place sur la blockchain Bitcoin. C’est ainsi qu’est né le projet Ordinals.
L’histoire a prouvé qu’il est extrêmement difficile de modifier le code du Bitcoin. Ce problème est principalement dû au réseau décentralisé de nœuds et aux développeurs qui ne veulent pas risquer la sécurité du réseau. C’est pourquoi les NFT Bitcoin n’ont pas suscité beaucoup d’intérêt. Néanmoins, la croissance de l’écosystème crypto a ouvert les portes à des esprits plus novateurs pour qui la création de NFT Bitcoin fait partie de l’avenir du Web3.
En février 2023, les inscriptions utilisant les ordinals dépassaient les 100 000, car les utilisateurs et utilisatrices déversaient des images, des jeux vidéo et d’autres contenus sur le réseau. Voyons comment cela fonctionne.
Que sont les ordinals Bitcoin ?
Le protocole Ordinals est un système de numérotation des satoshis, qui attribue à chaque satoshi un numéro de série et en assure le suivi au fil des transactions. En d’autres termes, les ordinals permettent aux utilisateurs et utilisatrices de rendre chaque satoshi unique en y associant des données supplémentaires. Ce processus s’appelle « l’inscription ».
Un satoshi, nommé d’après le pseudonyme du créateur de Bitcoin Satoshi Nakamoto, est la plus petite dénomination du Bitcoin (BTC). Un seul BTC peut être subdivisé en 100 000 000 satoshis, ce qui signifie que chaque satoshi vaut 0,00000001 BTC.
Les satoshis sont numérotés en fonction de l’ordre dans lequel ils ont été minés et transférés. Le système de numérotation repose sur l’ordre d’extraction des satoshis, tandis que le système de transfert repose sur l’ordre d’entrée et de sortie des transactions. D’où le nom « ordinals ».
Bien que les NFT classiques soient similaires aux ordinals à certains égards, il existe quelques différences essentielles. Les NFT ont généralement été réalisés à l’aide de smart contracts sur des blockchains telles qu’Ethereum, Solana et la BNB Smart Chain, et parfois, les actifs qu’ils représentent sont hébergés ailleurs. À l’inverse, les ordinals sont inscrits directement sur des satoshis individuels, qui sont ensuite inclus dans les blocs de la blockchain Bitcoin. Les ordinals résident entièrement sur la blockchain et ne nécessitent pas de blockchain parallèle ou de token séparé. En ce sens, les inscriptions ordinales héritent de la simplicité, de l’immutabilité, de la sécurité et de la durabilité du Bitcoin lui-même.
Théorie ordinale et inscriptions
Dans le contexte du Bitcoin, la théorie ordinale est une méthodologie proposée pour identifier chaque satoshi au moyen d’un numéro de série et pour les suivre dans l’offre (supply) de Bitcoin, depuis la première émission jusqu’à la fin de leur durée de vie et de leurs transactions. Ce processus est appelé « inscription ». Ainsi, les inscriptions ordinales sont des actifs numériques, similaires aux NFT, inscrites sur un satoshi dans le réseau Bitcoin. Ce processus a été rendu possible grâce à la mise à niveau Taproot, lancée le 14 novembre 2021. Pour cette raison, les inscriptions ordinales ne nécessitent pas de blockchain parallèle ou de token séparé.
Comme la théorie ordinale permet de suivre et de transférer des satoshis individuels, elle offre la possibilité de les collectionner. Sur la base de l’offre totale (supply totale) de bitcoins, les rangs suivants ont été définis pour indiquer la rareté des différents satoshis :
Commun : tout autre sat que le premier sat de son bloc (supply totale de 2,1 quadrillions).
Peu commun : le premier sat de chaque bloc (supply totale de 6 929 999).
Rare : le premier sat de chaque période d’adaptation de la difficulté (supply totale de 3437).
Épique : le premier sat après chaque halving (supply totale de 32).
Légendaire : le premier sat de chaque cycle* (supply totale de 5).
Mythique : le premier sat du bloc genesis (supply totale de 1).
*Un cycle représente la période entre les conjonctions, qui se produisent lorsqu’un halving et un ajustement de la difficulté coïncident. En théorie, cette conjonction se produit tous les six halvings, mais la première n’a pas encore eu lieu (elle devrait se produire en 2032).
Avantages et inconvénients des ordinals
Les ordinals ont créé un autre cas d’utilisation du réseau Bitcoin que les simples transferts de valeur. Toutefois, le protocole ordinals a suscité la controverse, car il soulève une question fondamentale au sein de la communauté Bitcoin. D’un côté, il y a ceux qui pensent qu’il faut préserver la relative simplicité du bitcoin dans ses limites de réserve et de transfert de valeur. De l’autre côté, il y a ceux qui pensent que le Bitcoin devrait évoluer pour inclure de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux cas d’utilisation.
Les satoshis inscrits sont désormais en concurrence avec les transactions classiques en BTC pour l’espace de bloc, ce qui augmente les frais de réseau. Cela a suscité une certaine controverse dans la communauté Bitcoin, mais certains partisans d’Ordinals soutiennent que cela pourrait être positif, car les frais sont une incitation cruciale pour les mineurs à sécuriser la blockchain. À l’avenir, les récompenses des blocs diminuant avec le temps, les frais de réseau deviendront la principale motivation pour engager de la puissance de hachage à Bitcoin. La communauté crypto semble divisée sur le sujet, mais le projet a certainement apporté de l’innovation dans l’espace Bitcoin.
Conclusion
Les Ordinals changent le monde de l’art de la blockchain en fournissant une toute nouvelle façon de stocker des informations sur les transactions Bitcoin. Ils ajoutent une utilité supplémentaire et ont augmenté le nombre d’adresses Bitcoin non nulles à un niveau jamais atteint. Nous assistons à un moment unique dans l’histoire du Bitcoin, où l’innovation génère une activité de réseau qui va au-delà des cas d’utilisation habituels que sont l’investissement et le transfert monétaire. Cela signifie-t-il que les Ordinals vont continuer à se développer ? Pas nécessairement. L’avenir nous le dira.
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